
Le monde change. Et la formation ?
Le monde change ! Et nous, les formateurs ?
Le monde change.
Ce n’est plus une surprise, le monde autour de nous change à une vitesse vertigineuse. Quelques exemples sur le plan des technologies de la communication :
– Il y a dix ans, Skype, Facebook, YouTube, Twitter, Dropbox n’existaient pas.
– Il y a vingt ans, il n’y avait que 130 sites web, Google n’existait même pas, et il fallait payer pour avoir une adresse email.
– Il y a trente ans, il n’y avait pas d’Internet. (1)
Au-delà de ces aspects purement technologiques, un changement plus profond apparait pour la première fois dans l’histoire de l’humanité. Lequel ? Et bien, la plupart de ces outils ont été créés par les nouvelles générations et non pas les détenteurs traditionnels de la connaissance : les professeurs, les chercheurs, les anciens, les sages. Cette jeune génération a créé les outils dont elle avait besoin, et qu’elle utilise au quotidien. Et aujourd’hui se produit une chose que l’humanité n’avait encore jamais expérimentée : ce sont les « jeunes » qui enseignent aux « anciens ». En effet, c’est la génération émergente qui explique, forme, éduque, les ainés à l’utilisation d’outils que ceux-ci n’ont pas créés, qu’ils doivent maintenant découvrir et si possible, maitriser.
Un changement de paradigme.
L’apparition de ces outils n’est que le signe extérieur d’un changement plus profond. Ils induisent de nouveaux usages, de nouveaux comportements. Des capacités de communication et d’interactions pour tous inconnues jusqu’alors : la possibilité de s’exprimer et de recevoir du feed-back dans l’instant avec un grand nombre de personnes. Ceux que l’on appelle, peut-être un peu abusivement, la Génération Y l’ont parfaitement intégré. Ils utilisent massivement ces nouveaux outils pour créer, partager, réagir… Il leur est devenu naturel et facile de rechercher de l’information, de la compiler, l’archiver, de la consommer en grande quantité, de la partager, de la commenter, la critiquer, la retravailler, la rediffuser… La question pour eux n’est plus, comme avant, de détenir la connaissance, mais bien de savoir où la trouver au moment où ils en auront besoin.
Et la formation ?
Elle n’échappe pas à ces évolutions. Dans un monde qui a basculé d’un mode de transmission des savoirs 1.0 à un mode de partage 2.0, la formation peut-elle encore se permettre de rester en marge et garder la même forme qu’il y a 10, 20 ou 30 ans ?
Aujourd’hui les « apprenants » ont vis-à-vis de la formation les mêmes attentes que celles qu’ils ont par rapport aux produits culturels ou d’informations : des contenus concrets, utiles, disponibles au moment où l’on en a besoin. La possibilité de mettre en perspective ces contenus, de les critiquer, les remettre en question, les retravailler, les partager. L’envie, sur base de différentes sources, de pouvoir en faire une synthèse, voire de produire soi-même certains contenus.
De nombreux formateurs ont déjà saisi ces changements. Ils intègrent aujourd’hui ces éléments dans leurs dispositifs de formations. Ils créent des parcours de formations plus courts, plus participatifs, plus en lien avec le quotidien des participants. Ils s’inspirent des recherches récentes en neurosciences. Ils s’appuient sur l’intelligence collective, les théories de l’intelligence émotionnelle, sur le concept des 70-20-10, en favorisant l’expérimentation « on the job » et l’apprentissage par les pairs.
De nouveaux formateurs ?
Ceux qui ont entamé ou franchi ce nouveau virage savent qu’il ne s’agit pas uniquement d’appliquer de nouvelles méthodes ou d’utiliser de nouveaux outils, il s’agit également d’un changement de posture. Le formateur devient « formateur – animateur – facilitateur ».
C’est dans ce contexte de forte évolution du monde de la formation qu’ ICHEC-Entreprises, en partenariat avec le Campus des Formateurs, propose aujourd’hui un trajet de formation pour permettre aux formateurs de découvrir, tester et intégrer concrètement cette nouvelle approche de la formation. Issu de ce parcours, un atelier un peu particulier a été proposé cet été : la Thiagi Summer School.
Thiagi
Thiagi est un indien vivant aux États-Unis. Il a développé et aidé à diffuser largement le concept des jeux-cadres en formation.
Toujours dans l’idée de proposer au formateur des outils concrets pour intégrer la nouvelle posture du formateur – animateur – facilitateur, les jeux-cadres permettent aux participants de collaborer, apprendre mieux, plus vite, et à moindre coût.
Concrètement, les jeux-cadres de Thiagi constituent une structure prête à l’emploi, qui permet de s’adapter à une variété infinie de contextes, thématiques et publics.
Durant les 3 journées de cette Thiagi Summer School, 18 formateurs ont expérimenté l’utilisation des jeux-cadres. À l’issue de ces journées, une synthèse a été réalisée par les participants sur les avantages qu’ils retiraient de leur application dans leurs propres dispositifs de formation. En voici quelques extraits :
- – « Les activités ludo-pédagogiques permettent de réaliser facilement et rapidement des activités de qualité, dynamiques, efficaces et motivantes pour les apprenants, quel que soit leur culture ou leur âge.
- – Grâce à leur structure «cadre», les jeux-cadres de Thiagi peuvent être utilisés dans une large gamme de thématiques : formations langues, bureautique, technique, process, comportementales…
- – De par leur nature, les jeux-cadres de Thiagi permettent surtout au formateur de créer lui-même des activités 100% sur mesure, en fonction de ses besoins et attentes. Ce sont également des activités prêtes-à-former. Inutile donc de réinventer la roue : le formateur définit ses objectifs, son contenu, et choisit ensuite les jeux les plus adaptés.
- – Les jeux-cadres de Thiagi permettent de mettre en place rapidement et efficacement des activités à très faible coût. La plupart des jeux ne nécessitent que peu de matériel (voire aucun) bon marché et facile à trouver : enveloppes, feutres et cartons de couleurs, post-its, feuilles de papier…
- – Les recherches scientifiques récentes, notamment en neurosciences, démontrent que le jeu constitue un facteur important d’engagement et de motivation pour les participants. Une approche ludique leur permet ainsi d’apprendre dans le plaisir et de favoriser les interactions. Le jeu permet de mettre en place des formes de compétition amicale ou de collaborations et de se focaliser sur la réalisation d’un objectif, en toute bienveillance.
- – Essentiellement basées sur une relation de «prof» à «élève», les formations traditionnelles ne permettent plus d’obtenir des résultats d’apprentissage efficaces et durables. Issus du mouvement des pédagogies actives et participatives, les jeux-cadres de Thiagi aident à s’affranchir du rôle ingrat de formateur omniscient et à rendre les participants réellement acteurs de leur apprentissage. »
Pour illustrer ces propos, à l’issue des trois jours, un participant déclarait : « Je n’ai pas rêvé – apprendre en s’amusant – j’en avais l’intuition, mais cette fois … je l’ai vécu. »
Sources : (1) http://onesecond.designly.com/